Ça y est, vous venez d’apprendre que vous validez la première étape du processus de recrutement. Après votre entretien téléphonique, vous allez enfin pouvoir rencontrer le chargé de recrutement (et votre futur N+1) pour de vrai. Fini cette communication virtuelle sur LinkedIn ou par e-mail, vous allez pouvoir vous présenter et démontrer tous vos atouts, qualités, expériences en lien avec le poste. Ensuite, une fois recrutée, vous pensez qu’il suffira d’être performant et intégré à votre nouvelle équipe pour montrer que vous êtes la personne faite pour le poste.
Je vais vous donner à travers cet article 4 raisons afin de vous démontrer pourquoi au final l’entretien physique lors du processus de recrutement repose sur la communication non verbale.
RAISON N°1 : Si vous avez été retenu, c’est que potentiellement et objectivement, l’entreprise considère que vous êtes compétent pour le poste.
Réfléchissez quelques minutes. Parmi les dizaines voire les centaines de CVs reçus, votre profil a été sélectionné. Vos compétences, vos diplômes, vos expériences professionnelles, vos hobbies ont été analysés et ont été comparés à la fiche de poste. Objectivement, vous correspondez à ce qui est attendu et pouvez mener à bien la mission pour laquelle vous avez postulé.
Vous n’êtes pas convaincu ? Prenons l’exemple du choix du babysitter. Quand on choisit la personne avec qui nos enfants vont passer la soirée, on ne regarde pas uniquement son CV. Les profils d’étudiants pour ce type de travail sont relativement similaires. Ils ont en général le même âge, la même expérience etc…
Qu’est-ce qui va distinguer un profil d’un autre ? Sur quoi se base la confiance que vous allez accorder à une personne plutôt qu’une autre ? Qu’est-ce qui va déterminer que vous allez laisser vos enfants, vos clés, votre maison pendant plusieurs heures par semaine entre les mains d’un étranger ? Qu’allez-vous regarder lorsque vous allez rencontrer ce potentiel candidat pour la première fois ? Son CV et son expérience (que vous connaissez déjà) ? Je ne crois pas. Il s’agit avant tout de savoir si vous allez accorder votre confiance à cet individu. Parce que ses compétences, son expérience, ses diplômes, ses langues lues, parlées et écrites, vous les connaissez déjà a priori.
RAISON N°2 : 93% de notre première impression est fondée sur du non verbal.
Les recherches d’Albert Mehrabian (Professeur en psycho de l’Université de Californie) sur la première impression montrent qu’elle repose à :
- 55 % sur ce que l’on voit
- 38% sur ce que l’on entend
- 7% sur le contenu du message
Autrement dit, 93% de nos premières impressions sont fondées sur du non verbal ! Ces études mettent en avant clairement que le message n’est pas dissocié du messager.
Si on fait un parallèle avec un entretien de recrutement ou une période d’essai, je vous laisse imaginer l’impact de votre tenue (coiffure, accessoires, maquillage, rasage, choix de la matière, de la forme, de la longueur ainsi que la couleur de vos vêtements), de votre posture, de votre gestuelle sur la validation de votre profil pour le poste pour lequel vous avez postulé.
En d’autres termes, une apparence soignée va impressionner le recruteur et/ou votre futur manager. A l’inverse, une image négligée leur laissera un mauvais souvenir et ce, même si votre argumentaire, vos réponses aux différentes questions sont correctes).
Comme dirait Ogotemmeli, « être nu, c’est être sans parole ». Par contre, si vous vous habillez, vous ne pouvez pas ne pas communiquer. Vous enverrez forcément un message sur vous, vos valeurs, vos objectifs, votre personnalité, votre tempérament…
C’est donc dans votre intérêt de rendre votre image professionnelle crédible. Plus elle le sera, plus votre futur employeur aura confiance en vous, et vous choisira par rapport à un autre candidat.
Vous comprenez que la gestion de votre image professionnelle notamment lors du processus de recrutement est essentielle !
RAISON N°3 : Vos vêtements indiquent que vous êtes capables de respecter les codes liés à votre profession et que vous êtes intégré à votre équipe.
Quand on pense à son travail, il est rare qu’on pense à ses vêtements. Après tout, nous ne sommes pas là pour être beaux. Nous sommes là pour faire notre « taff » : être efficace, productif.
Alors, pourquoi accorder de l’importance à son apparence physique ? Est-ce important d’adopter les codes liés à la culture de mon organisation ? ou de mon métier ? Est-ce une manière de se rendre invisible et de n’être qu’un numéro ou un maillon de la chaîne ?
L’habit a une dimension sociale. Les employés exerçant la même profession se reconnaissent entre eux. Ils sont soumis aux mêmes contraintes et codes vestimentaires. Ils forment une « tribu » comme dirait Barthes. Ainsi, le salarié qui respecte ces règles montre qu’il appartient bien au groupe lié à sa profession. Il montre qu’il fait bien partie du même corps de métier que ces (futurs) collègues.
A titre d’exemple, j’ai travaillé en tant qu’ingénieur commercial dans un grand groupe de télécoms au service des clients grands comptes. Si j’étais arrivée un matin en jean ou encore avec des baskets, aucun de mes collègues n’aurait compris. J’aurai eu certainement des remarques de mes pairs et/ou de ma hiérarchie. Pourquoi ? Parce que être très habillé faisait partie des codes entre commerciaux.
RAISON N°4 : Vos habits sont un moyen de vous différencier des autres candidats
Bien qu’il soit important de pouvoir démontrer un certain « vivre ensemble » en respectant les codes des pratiques vestimentaires lors du processus de recrutement, il est également naturel d’avoir le désir de se différencier des autres. On cherche à adapter le costume imposé et à se l’approprier. De ce fait, toutes les combinaisons des pièces et d’accessoires que nous choisissons donnent une multitude d’informations sur notre personnalité, notre statut social, la fonction exercée ….
Nos habits sont une sorte d’équilibre entre ce qui a de commun à toute une profession/organisation et ce qui nous différencie du reste du groupe. On peut choisir de se distinguer des autres en modulant notre tenue grâce à un accessoire (foulard, bijoux, objets pour les cheveux,…), une couleur, une marque, un sac, une ceinture.
Je termine cet article en rappelant que nous sommes entourés d’images. Nous sommes dans une société de l’image. Pensez à l’essor du réseau social Instagram où on publie principalement des photos que sur les autres plateformes plus traditionnelles où le texte a davantage de place. Dans la société française actuelle, la dimension visuelle n’occupe pas encore la place qu’elle mérite dans notre apprentissage pour mieux nous vendre lorsque nous cherchons un emploi ou voulons valider notre période d’essai. Pourtant, le non-verbal est capital dans notre communication. Il faut pouvoir montrer avant de pouvoir dire et argumenter verbalement.